Si l’existence des mesures de protection signifie quelque chose, elles recouvrent en fait souvent des notions vagues. Il s’agit des différences notables entre une tutelle, une curatelle ou une sauvegarde de justice, mais plus encore d’une méconnaissance de la vie d’une mesure tant par les professionnels de l’accueil, du soin que des familles. La réforme des tutelles (initiée par la loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs) et ses profondes mutations bouleversent les repères et peuvent apporter de la confusion
Au final, une incompréhension dans la relation entre le Mandataire Judiciaire à la Protection des Majeurs, le bénéficiaire et sa structure d’accueil ou d’accompagnement est préjudiciable au Majeur, à sa famille et à ses proches. Elle peut être source de tensions, voire de conflits
Il s’agit donc pour les directeurs d’établissement ou les responsables de service à domicile de mieux connaître les mesures de protection en elles-mêmes, par exemple lorsqu’il s’agit de faire une démarche de mise sous protection ou de savoir ce qu’elles impliquent dans le détail. Force est de constater que ces derniers peinent souvent pour trouver une réponse à des questions simples : à qui s’adresser, par qui se faire aider, comment agir en cas de difficultés avec un Mandataire Judiciaire à la Protection des Majeurs,… ? Cette dernière question met également en relief une méconnaissance de la fonction de mandataire qu’il serait utile de définir et de préciser
Une connaissance générale des mesures de protection doit apporter aux directeurs d’établissement ou aux responsables de services à domicile une meilleure lisibilité sur le positionnement envers leurs résidents, leurs usagers, leur famille et leurs proches. Il s’agit de préciser la place donnée au résident sous protection et à son représentant dans les choix à réaliser le concernant. En ce sens, un questionnement sur les pratiques de chacun s’avère très riche d’enseignements
Cette démarche intéresse les groupes et les établissements soucieux de s’inscrire dans celle plus large de la mise en place et de la mise en œuvre d’un système de qualité (tel qu’il est préconisé par la loi 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé.) Au même titre, elle intéresse les Mandataires Judiciaires à la Protection des Majeurs, surtout les services, tant il est vrai que cerner l’action de l’autre pour l’exploiter au mieux des intérêts des personnes protégées sert leur propre démarche qualité